En Afrique, le gaspillage alimentaire n'est pas seulement un paradoxe en présence de la faim, mais un défi majeur qui sape la sécurité alimentaire et aggrave les pressions environnementales. Chaque année, des quantités énormes de nourriture produite ne parviennent jamais aux assiettes, malgré une précarité croissante de l'accès à l'alimentation pour de nombreuses communautés. Cet article explore les causes profondes de ce gaspillage, examine ses impacts dévastateurs sur les économies locales et l'environnement, et propose des actions concrètes que les gouvernements, les entreprises et les individus peuvent entreprendre pour transformer nos systèmes alimentaires en modèles de gestion durable et responsable.
Les causes du gaspillage alimentaire en Afrique de l'Ouest.
L'Afrique, avec ses vastes étendues de terres fertiles et sa richesse en ressources naturelles, devrait être en mesure de nourrir sa population et même d'exporter des excédents. Cependant, la réalité est tout autre. Des quantités significatives de denrées alimentaires sont perdues ou gaspillées à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement, depuis la récolte jusqu'à la consommation.
Les causes du gaspillage alimentaire en Afrique de l'Ouest sont multiples et complexes.
Dans les zones rurales par exemple, les pratiques agricoles traditionnelles, les infrastructures de stockage insuffisantes et de transports inadéquats conduisent souvent à des pertes importantes de récoltes.
Les lacunes dans les infrastructures de stockage et de transport conduisent à des pertes post-récolte, notamment en raison de la détérioration des produits frais avant d'atteindre les marchés.
Tandis que certaines pratiques agricoles traditionnelles peuvent entraîner des pertes importantes de récoltes en raison de techniques de culture inefficaces ou de la non-utilisation d'outils modernes.
Les petits exploitants agricoles ont généralement du mal à accéder aux marchés, aux technologies et aux connaissances nécessaires pour optimiser leur production et leur gestion des récoltes. Ce fait limite leur capacité de stockage, de transformation et de commercialisation de leurs produits de manière efficace.
Dans les zones urbaines, le gaspillage alimentaire est fréquemment attribuable à des facteurs tels que : les méventes, la mauvaise gestion et les mauvaises techniques de stockage des denrées, le manque d'entreprise de transformation dans le secteur agroalimentaire, les normes de qualité strictes imposées par les marchés de détail, et les habitudes de consommation excessives. Les normes de qualité strictes exigées par les marchés locaux et internationaux peuvent par exemple entraîner le rejet de produits alimentaires parfaitement comestibles, mais ne répondant pas aux critères esthétiques ou de calibrage. Les fruits et légumes légèrement imparfaits sont habituellement rejetés par les distributeurs, tandis que les consommateurs achètent généralement plus de nourriture qu'ils ne peuvent en consommer, ce qui entraîne un gaspillage dans les foyers.
Par ailleurs, les inefficacités dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement, y compris les retards logistiques et les ruptures de stock, le manque de sensibilisation et d'éducation sur la gestion des aliments, y compris sur les techniques de stockage et de conservation, contribue au gaspillage alimentaire, les changements climatiques, y compris les sécheresses et les inondations, peuvent avoir un impact sur les rendements agricoles et augmenter les pertes de récoltes, pour finir le faible investissement dans les systèmes agricoles, y compris dans la recherche et le développement de technologies adaptées, peut aussi contribuer au gaspillage alimentaire en limitant les capacités de production et de gestion des aliments.
Les perspectives de solutions contre le gaspillage alimentaire en Afrique de l'Ouest.
En abordant ce problème de manière holistique, il est possible de réduire considérablement le gaspillage alimentaire en Afrique de l'Ouest et d'améliorer la sécurité alimentaire pour les populations locales.
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire en Afrique, des mesures coordonnées et innovantes sont nécessaires à tous les niveaux de la société.
A-Investir dans les infrastructures de stockage.
Il est tout d'abord essentiel d'améliorer et d'investir dans des infrastructures de stockage, de transport modernes et des technologies de conservation adaptées aux conditions locales, afin de réduire les pertes post-récolte. Investir dans des infrastructures adéquates de stockage et de transport peut réduire les pertes post-récolte en préservant la fraîcheur des produits alimentaires et en les transportant efficacement vers les marchés.
B-Sensibiliser tous les acteurs de la chaine de production et d'approvisionnement.
De plus, il est crucial pour parvenir à éradiquer le gaspillage alimentaire, de fournir une formation et une sensibilisation aux agriculteurs, aux transformateurs, aux distributeurs et aux consommateurs sur les bonnes pratiques de gestion des aliments peut aider à réduire les pertes tout au long de la chaîne d'approvisionnement.
Renforcer également les capacités des organisations agricoles et des coopératives locales peut aider les agriculteurs à mieux planifier, stocker et commercialiser leurs produits, réduisant ainsi les pertes et augmentant leurs revenus.
C-Encourager le développement des marchés locaux et faire de la technologie et de la recherche un allié.
Encourager le développement de marchés locaux et de circuits courts permet aux producteurs de vendre leurs produits directement aux consommateurs, réduisant ainsi les pertes liées aux longues chaînes d'approvisionnement.
L'adoption de technologies appropriées de conservation et de transformation, telles que le séchage solaire, la réfrigération solaire et les techniques de transformation alimentaire, peut aider à prolonger la durée de conservation des aliments et à réduire les pertes. Le "chowberry" est un bel exemple. Crée par un jeune nigérian, Oscar Epkonimo, cette application participe à réduire considérablement le gaspillage alimentaire.
MAYA MALI est aussi un autre exemple d'entreprise engagée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, notamment en Afrique de l'Ouest.
Par ailleurs, investir dans la recherche et le développement de variétés de cultures résistantes, de techniques agricoles durables et de technologies adaptées peut aussi améliorer les rendements agricoles et réduire les pertes de récoltes.
Des initiatives telles que la redistribution des excédents alimentaires aux populations vulnérables, le compostage des déchets organiques, et la transformation des produits alimentaires imparfaits en nouveaux produits innovants peuvent contribuer à réduire le gaspillage tout en créant des opportunités économiques et sociales pour les communautés locales.
D-Promouvoir les normes de qualités et les politiques de réglementation made in Africa.
Les gouvernements de l'Afrique de l'Ouest doivent également jouer un rôle de premier plan en promouvant des normes de qualité plus souples et des critères esthétiques moins stricts pour permettre la commercialisation de produits alimentaires qui seraient autrement rejetés en raison de leur apparence ou de leur calibrage.
Aussi, ils doivent promouvoir des politiques et des réglementations telles que des incitations fiscales pour les entreprises qui redistribuent les excédents alimentaires ou des réglementations sur les dates de péremption, pour encourager des pratiques plus durables.
En combinant ces solutions et en travaillant de manière collaborative à l'échelle locale, nationale et régionale, il est possible de réduire significativement le gaspillage alimentaire en Afrique de l'Ouest et de promouvoir une utilisation plus efficace des ressources alimentaires disponibles.
Conclusion
En fin de compte, la réduction du gaspillage alimentaire en Afrique de l'Ouest ne peut être réalisée qu'avec un engagement collectif et une action concertée de tous les acteurs impliqués. En reconnaissant l'importance de ce défi et en travaillant ensemble pour y remédier, nous pouvons bâtir des systèmes alimentaires plus résilients, durables et équitables pour les générations futures.
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