Le kilichi, connu sous le nom de kilishi dans les pays anglophones, est une préparation de viande séchée originaire du Niger. Il est très prisé dans le nord du Nigéria et du Cameroun. Sa filière est en plein essor et suscite un intérêt croissant à l’échelle internationale en raison de la forte demande de la diaspora africaine. Pour les entrepreneurs et les investisseurs dans le secteur de l’alimentation africaine, c’est une opportunité économique prometteuse. La réussite dans ce domaine exige cependant une compréhension approfondie de ses mécanismes de production.
Pour que vous en sachiez davantage sur cette filière, nous ferons un gros plan dans ce dossier sur :
le potentiel et les statistiques de l’industrie de ce mets au Niger ;
l’état des lieux en matière d’exportation ;
les étapes clés de sa fabrication ;
les aspects financiers à considérer avant de se lancer.
Quel est le potentiel du marché au Niger ?
Le Niger est un leader incontestable, avec près de trois cents entrepreneurs dans la communauté urbaine de Niamey. Vous en trouverez aussi au moins un millier réparti dans les régions d’Agadez, Maradi, Tahoua et Zinder. Sa production joue un rôle économique et social de premier plan, car elle génère de nombreux emplois. La performance annuelle dans le pays est d’environ 80 tonnes. Ce chiffre le classe en tant que principal fournisseur en Afrique de l’Ouest. Le kilishi, grâce à sa faible teneur en eau, est surtout fabriqué de manière artisanale dans des localités comme Madaoua, Tessaoua, Birni N’Konni… De petites entreprises telles que Africa Trade Company en font également une exploitation semi-industrielle avec des fours solaires ou à gaz. Pour améliorer la valeur et la qualité sanitaire de la denrée sur le marché, une norme nationale (NN 01-01-001) a été mise en place. Cette dernière est utile pour garantir une marchandise de bonne facture.
La préparation de la viande desséchée consiste à déshydrater de fines tranches de chair salée : bœuf, dromadaire, agneau ou chèvre. Elles sont ensuite recouvertes d’une pâte faite à base d’arachide, mélangée à divers condiments (légumes, oignons et épices). Une fois qu’elles sont enrobées, elles sont de nouveau exposées quelques heures au soleil, puis vite grillées sur un feu vif. Les méthodes de conception varient pour leur part beaucoup, car elles ne sont pas standardisées ou protégées. Vous pouvez effectuer le séchage fait à la lumière du jour ou de manière industrielle dans des fours. Les assaisonnements peuvent de plus être changés ou omis. Sur le marché, vous trouverez par ailleurs trois principales versions de kilichi. Le Fari, d’apparence brun clair, est confectionné avec de la viande dégraissée, couverte de tourteau et d’épices plus ou moins piquantes, puis grillé. Le Ja quant à lui se fait selon la même méthode, mais les ingrédients sont variables. Le procédé est également le même pour le Rumuzu, bien que le gout des composants est un peu plus relevé.
Source : MCA Niger