Le fonio est l’une des plus anciennes céréales qui existent. Il est un superaliment multiforme qui est en train de conquérir le monde grâce à ses incroyables vertus nutritionnelles et ses nombreuses utilisations culinaires. Plus qu’une simple graine, elle est une puissante source de nutriments, une part notable de la culture et des traditions africaines. Originaire de l’Afrique de l’Ouest, cette denrée est une aubaine financière prometteuse pour les agriculteurs et les entrepreneurs. Avec ses grains minuscules, mais fertiles, elle se distingue par sa capacité à prospérer dans des conditions climatiques difficiles.
Vous en saurez un peu plus sur le fonio dans ce guide complet où nous vous présenterons :
son historique,
les méthodes de production et les pays producteurs,
les grandes variétés qui existent,
les diverses manières de le préparer,
ses propriétés nutritionnelles,
quelques marques africaines qui en font la transformation,
les défis et les solutions pour réussir cette culture en Afrique,
les perspectives économiques qu’il représente pour l’avenir,
des idées d’investissement dans ce secteur.
L’histoire du fonio : origines et caractéristiques
Connue sous le nom scientifique de Digitaria exilis, la céréale est cultivée depuis plus de 5000 ans. Elle est considérée comme la plus ancienne du continent. Elle mesure entre 30 et 80 cm de hauteur et produit de minuscules graines de moins de 2 mm. Sa polyvalence culinaire est impressionnante, car elle est transformable en bouillie, en boules et en couscous. Elle est surtout semée dans le Sahel en raison de sa résistance à la sécheresse. Pour de multiples ethnies de ce territoire, le fonio est un aliment royal et son importance ne fait que croître avec le temps. Entouré de nombreux mythes, il occupe une grande place dans les récits cosmogoniques, en particulier chez les Dogons du Mali. Il symbolise, pour ce peuple, l’agriculture face à la nature sauvage.
Les premières mentions écrites de cet aliment remontent au XIVe siècle, quand l’explorateur Ibn Battûta la décrit dans son voyage au Soudan. Il le comparait aux graines de la moutarde. Appelé fundi, fini, ou foinye, selon les régions, il a traversé les âges et les traditions. Sa production a toutefois décliné au XXe siècle à cause du manque d’équipements adaptés pour le disséquer. La colonisation est en partie responsable de cette baisse, car elle a introduit d’autres céréales : maïs, riz, blé. Il reprend sa place dans l’exploitation moderne grâce à une machine inventée au début des années 2000 par Pierre Thiam et Hamidou Sall.

Comment se fait la culture du fonio et quels sont les pays producteurs ?
La culture de cette denrée se fait surtout sur des sols dunaires et pauvres. La Guinée est de loin son premier producteur, suivie du Nigeria et du Mali. Pour la planter, les femmes font au préalable un traitement laborieux à l’aide de mortiers et de pilons. Ce processus comprend le décorticage (éradication des glumes et glumelles) et le blanchissage (élimination du son et du germe). Il demande entre 4 et 5 pilages alternés avec des vannages. Pour obtenir un produit de bonne qualité, toutes les impuretés et le sable sont à enlever par des lavages répétés. Il arrive à maturité très vite en 6 à 8 semaines entre la semence et la récolte en début de saison des pluies.
La possibilité de faire jusqu’à trois moissons par an est l’avantage de ces courts cycles. Le labour se fait par un grattage superficiel d’environ 10 cm de profondeur avec la houe ou la daba. Sur de grandes superficies, la culture à la charrue attelée est pratiquée en raison de sa rapidité par rapport au travail manuel. Dans le rang des pays qui produisent du fonio, nous avons aussi : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin et le Togo.